Entretien avec Marleen Fouchier : « En voyage autour du monde j’ai redécouvert ma passion pour la photographie »
Marleen Fouchier partage son histoire inspirante sur la façon dont elle est passée de photographe amateure à photographe professionnelle.
En fait, Marleen a pris des photos en guise de hobby toute sa vie. En capturant des souvenirs, elle fait revivre ces moments par la suite. C’est lorsqu’elle a fait un tour du monde avec sa famille que ce passe-temps a vraiment pris une dimension supérieure.
Comment est née l’idée d’un tour du monde
L’idée d’un tour du monde est née lorsque Marleen et sa famille vivaient en Allemagne : « À cause du travail de mon mari, nous avons vécu temporairement en Allemagne. C’est avant de retourner aux Pays-Bas que l’idée nous est venue de faire un tour du monde. Nos fils avaient alors 13 et 15 ans et allaient à l’école obligatoire en Allemagne. Puisque nous quittions l’Allemagne, les enfants ont dû aussi être désinscrits de l’école. Cela a donné la liberté pour un tour du monde. Nous nous sommes occupés de l’enseignement nous-mêmes pendant six mois. Nos garçons ont toujours fait leurs devoirs consciencieusement, mais dans les endroits les plus spéciaux du monde ! »
Le monde à travers l’objectif de Marleen
Océanie et Asie
Emballé avec chacun un kilo de cahiers d’exercices, de nombreuses pages numérisées de matériel pédagogique et l’appareil photo de Marleen, toute la famille est partie. Première destination ? Singapour : « Nous avons fait le tour du monde dans le sens des aiguilles d’une montre. Après quelques jours à Singapour, nous nous sommes envolés pour la Nouvelle-Zélande où nous avons parcouru le ‘Tongariro Crossing’ ; une belle « randonnée » de 19,4 kilomètres où vous traversez une zone volcanique active avec de superbes vues. L’Australie a offert des rencontres inattendues avec des pélicans, des crabes soldats, d’énormes chauves-souris frugivores et un ornithorynque. Une rencontre douloureuse de notre petit dernier avec une ’bouteille bleue’, une sorte de méduse, fut moins agréable. Nous avons également visité les îles Cook. Pendant le cours de plongée, l’eau cristalline était idéale pour prendre des images sous-marines avec notre GoPro. L’absence de connexion WiFi sur les îles a rapidement conduit à d’autres divertissements, comme la cueillette de noix de coco, la fabrication d’un voilier à partir de matériaux trouvés et bien sûr l’allumage d’un feu de camp sur la plage.
« L’absence de connexion WiFi a rapidement changé notre manière de passer le temps. »
Amérique du Nord et du Sud
Après cette aventure tropicale, la destination suivante nous attendait : le Costa Rica. Marleen explique : « Au cours de mon voyage, j’ai découvert que j’aimais vraiment la photographie animalière. Le Costa Rica offre de nombreuses possibilités pour ce faire : des oiseaux colorés, des grenouilles remarquables, des serpents dangereux et d’étonnants aras. Nous avons visité le Costa Rica à la fin d’une sécheresse et de nulle part, il a commencé à pleuvoir abondamment. Nous avons séjourné dans un logement appelé : ‘Paraiso del Cocodrilo’. Avant de rentrer à notre hôtel, nous devions traverser une petite rivière. Photographier un « cocodrilo » est sympa, mais pas au péril de sa vie. En plus du Costa Rica, nous avons également visité le Machu Picchu dans les Andes péruviennes, l’Équateur et les îles Galapagos en Amérique du Sud.
« Photographier un « cocodrilo » est sympa, mais pas au péril de sa vie. »
Après l’Amérique du Sud, la famille s’est dirigée vers le nord : « L’Amérique du Nord est le pays des parcs nationaux : nous en avons vu beaucoup, dont le Grand Canyon. Il peut y faire très chaud. Pour bien voir le Grand Canyon, nous avons décidé de faire plusieurs randonnées d’un jour au départ d’un endroit où nous avions mis une tente pour dormir. Nous sommes partis en pleine nuit à cause de la température. Dans l’après-midi, il y faisait 45 degrés Celsius. Nous étions très fiers quand nous revenions à notre point de départ en fin de journée !
Afrique
Les dernières destinations choisies par la famille étaient sur le continent africain : « Nous avons terminé notre voyage en Namibie. Ici, nous avons voyagé avec une voiture 4×4 et des tentes sur le toit à travers les plus beaux parcs naturels et avons vu l’impressionnante « wildlife ». La plus belle chose que j’ai photographiée pendant ce voyage ? Un matin à Etosha, je me suis levée tôt pour regarder le soleil se lever. Mes attentes ont été largement dépassées. J’ai vu un éléphant près d’un plan d’eau faire sa gymnastique matinale : croiser un pied devant l’autre, s’étirer puis plier les genoux. Des animaux incroyables ces éléphants ! »
« J’ai vu un éléphant près d’une flaque d’eau faire sa gymnastique matinale. »
« N’essayez pas ça à la maison »
Pendant le voyage, Marleen a essayé de tout immortaliser – parfois en vain et parfois après quelques bêtises : « Au Pérou, nous avons parcouru 55 kilomètres en VTT de 4 400 mètres à 2 500 mètres dans un environnement brumeux. En serpentant le long de la route principale avec un énorme précipice à côté, j’ai essayé de prendre des photos avec une main sur le volant. Plus tard, au Costa Rica, nous sommes montés à cheval pour longer un magnifique volcan. J’avais déjà du mal à rester sur le cheval, mais je n’ai pas pu m’empêcher de prendre des photos des garçons qui galopaient loin devant moi. C’était un moment inoubliable pour eux. Heureusement les photos se sont avérées magnifiques, et finalement je me suis bien sortie de ces acrobaties… Mais comme on dit : « N’essayez pas ça chez vous !”
Après le voyage
Le tour du monde a servi de base aux années qui ont suivi : « Depuis notre tour du monde, je me suis mise à photographier de manière de plus en plus professionnelle. Cela est dû en partie aux meilleurs appareils photo que j’ai achetés après le voyage, mais aussi à l’expérience. J’ai commencé à expérimenter de plus en plus le mode manuel et d’autres objectifs. Nos enfants et leurs copains jouent beaucoup au tennis et avaient peu de photos en pleine action. C’était une belle opportunité ! J’ai emmené mon appareil photo avec moi régulièrement pour prendre de belles photos d’eux sur le court de tennis, puis je les ai partagées. Au bout d’un moment, d’autres l’ont également remarqué. C’est ainsi que j’ai eu l’occasion de prendre des photos au tournoi de tennis ABN-AMRO avec le photographe de tennis des Pays-Bas. Roger Federer – qui a longtemps été le meilleur joueur de tennis au monde, a même partagé certaines de nos photos sur Facebook et Instagram ! Ce tournoi m’a donné la confiance et le coup de pouce dont j’avais besoin. J’étais de plus en plus sollicitée pour des missions : photos de grossesse, de famille et matchs de tennis.
Marleen a développé son propre style ces dernières années : « Au début, je ne savais jamais vraiment ce que les gens entendaient par « un style personnel », mais je comprends maintenant. Je remarque que je veux surtout capturer des émotions et prendre des photos avec une histoire. J’essaie aussi d’utiliser ce style pour une bonne cause. Aujourd’hui je suis photographe bénévole pour la Still Foundation. Cette fondation offre des reportages commémoratifs aux parents de bébés malades, mourants ou décédés. Je trouve très précieux d’être significatif de cette façon.
Conseils de Marleen
Conseils pour la photographie et l’édition
« J’avais l’habitude de retoucher mes photos JPG dans un programme Apple standard. Ces jours-ci, j’édite mes photos RAW dans Lightroom, ce qui me donne beaucoup plus d’options. Vous pouvez facilement corriger une erreur d’exposition. De toute façon, j’adore les photos en noir et blanc et dans Lightroom, vous disposez de différentes options d’édition pour le noir et blanc.
Avant d’éditer des photos, il faut d’abord les prendre. Quels sont les meilleurs conseils de Marleen ? Elle les partage ci-dessous :
- Le meilleur appareil photo est celui que vous avez avec vous. Je n’emporte qu’un seul appareil photo avec moi lorsque je voyage. Un appareil photo polyvalent avec un bon zoom relativement léger. De cette façon, on a toutes les chances de ne pas passer à côté d’un bon moment. Quand on a un modèle trop lourd, on est plus susceptible de le laisser à la maison.
- Expérimentez avec différents paramètres et voyez ce qui fonctionne pour vous. Abandonnez également les règles fixes de la photographie et expérimentez simplement des choses différentes, par exemple en prenant des photos à contre-jour.
- Trouvez l’inspiration sur Internet ou regardez des vidéos YouTube.
- Prenez également des photos sous un angle différent ; étant allongé ou à genoux, vous obtenez des photos complètement différentes.
- Testez également la vitesse d’obturation (ou temps de pose). Vous n’avez pas de trépied pour le faire ? Utilisez simplement une poubelle ou un tronc d’arbre.
- Levez-vous tôt car vous serez récompensé : la lumière est souvent belle !
- Faites beaucoup d’erreurs, car c’est à cause de toutes les erreurs que j’ai le plus appris.
- Et surtout, amusez-vous et photographiez avec le sourire !
Que faire avec vos photos ?
« Je fais beaucoup de livres photo, aussi pour les autres. Je trouve le logiciel CEWE très convivial et les possibilités sont illimitées. J’ai récemment réalisé des albums photo avec des feuilles couchées à plat. Le pli est moins visible, vous pouvez donc facilement diviser la photo sur deux pages. Cela vous donne une sorte d’affiche dans un album photo. Beau à voir ! Après le voyage autour du monde, nous avons fait agrandir un certain nombre de photos et les avons accrochées au mur. Quand je regarde les photos, ça me ramène tout de suite à nos belles aventures de voyage. Je poste également mes photos en ligne sur Instagram et Facebook. Je pense, à côté de ça, que c’est plutôt bien que les photos de notre voyage autour du monde soient d’un peu moins bonne qualité. Le plus important par rapport à ces photos est le souvenir de moments précieux passés en famille.
Au cours des voyages qui ont suivi, j’ai réalisé un album photo de chaque pays. Les dernières destinations étaient : Curaçao, l’Amérique et Maurice. Mon évolution en tant que photographe se reflète dans ces albums photos. Bientôt, nous voyagerons à nouveau en Afrique du Sud et au Swaziland, qui s’appelle maintenant Eswatini. Cette fois à deux car les enfants étudient. Nous voyagerons donc avec un petit camping-car et n’aurons pas d’horaire strict. J’espère que je reverrai un éléphant faire sa gym lors d’un safari !