Venise, le 26 mars

 

Mes yeux s’écarquillent de plus en plus, ruelle après ruelle, gondole après gondole… Ben et moi sommes bien arrivés sur l’île de Venise. Tout est nouveau ici pour moi. En Belgique, nous avons Bruges, la Venise du Nord, mais ce n’est en rien comparable à la vraie Venise romantique et resplendissante avec ses 120 ponts. Je vous conseille vivement d’acheter un plan détaillé de l’île à l’office du tourisme sur la place Saint-Marc, car, malgré une bonne connexion internet, nous avons du mal à nous y retrouver dans ce labyrinthe, même les GPS des téléphones s’y perdent.

J’ai visité les monuments emblématiques de la ville : le Palais des Doges, la Basilique Saint- Marc, la Ca’Doro … En bonne vadrouilleuse, j’ai tout parcouru à pied, mais vous pouvez prendre un pass Vaporetto ou vous offrir une gondole pour 30 minutes à 80€. Tout est une question de budget à Venise : Place Saint-Marc, le café peut atteindre les 10€… Décidée à éviter les attrapes-touristes, je me suis perdue dans les quartiers beaucoup moins fréquentés par les vacanciers. J’y ai vu le linge pendre sous les fenêtres, humé le café, gouté la fraîcheur des « gelati » aux saveurs multiples, et entendu les Italiens débattre et rire aux éclats. C’est un vrai bonheur de prendre un bain de soleil, au calme, sur un de ces campielli (petite place en italien) en sirotant un spritz, la boisson locale par excellence, et en grignotant des Cicchetti, les tapas vénitiennes. C’est la Dolce Vita.

La Venise authentique

Ben et moi passons toute la journée de samedi avec Marc de Tollenaere, un photographe professionnel belgo-italien. Cela fait tout drôle de rencontrer un compatriote durant ce projet. Quelques mots échangés et je me sens à la maison. Le matin, nous avons visité le quartier Dorsoduro et l’après-midi le quartier Castello. Loin de l’agitation du centre-ville, il nous relate des épisodes de l’histoire de la ville et nous donne un cours sur le cadrage et la street photography.

Pour Marc, la photographie de rue est comme une chasse aux trésors. Pour être prêt à tout moment, Marc programme son appareil comme tel : focal entre 5,6 et 8, ISO entre 400 et 800 et place la vitesse en mode automatique.

L’histoire, la lumière et la géométrie.

Tout comme durant nos précédents ateliers avec Christophe Gellert et Maria Mühl, Marc nous conseille de nous préparer avant de photographier : quelle est l’histoire que l’on veut raconter, avec qui veut-on la partager et par quel biais ? La photographie est pour Marc un jeu de questions. Si le sujet sourit, la réponse est donnée sur un plateau d’argent au public, il n’y a rien à comprendre. En revanche, une personne qui ferme les yeux, qui regarde ailleurs, ou qui ne sourit pas produira une photo qui interpellera davantage. Nous allons passer plus de temps sur ce genre de photographie car pour la comprendre, il faut l’analyser.

Marc photographie principalement en noir et blanc, car cela lui permet de photographier tout au long de la journée. Il est vrai que quand nous photographions en couleurs, les lumières les plus intéressantes sont au lever et au coucher du soleil. Le reste de la journée, la lumière est souvent trop forte. De plus, notez que l’œil est toujours attiré par les parties les plus claires. Dès lors, si cette partie plus claire n’a pas grand intérêt dans votre histoire, évitez de la photographier. Si la photographie N&B vous intéresse, Marc conseille de découvrir l’œuvre de Michael Ackerman et d’Ansel Adams, deux photographes N&B très différents l’un de l’autre.

Au niveau de la composition, Marc conseille de trouver la géométrie dans la photo avant de la prendre. Il n’y a pas qu’un seul sujet dans une photo. S’il y a un sujet fixe d’un côté, alors il faut un sujet de l’autre coté qui viendra perturber la photo, mais également créer l’équilibre. De plus, Marc nous pousse à trouver les triangles dans la photo. Ce chemin entre trois sujets et détails sera automatiquement suivi par l’œil et rendra la lecture plus facile et intéressante. Tout doit être au bon endroit.

Je vous recommande vivement de programmer une visite de l’authentique Venise avec Marc lors de votre prochain séjour sur l’île italienne  en vous rendant sur son site : www.marcdetollenaere.com. Cette journée était magnifique.

Les maisons colorées de Burano

Venise est entourée d’une lagune abritant des îles pittoresques. Murano est connue pour sa verrerie et Burano pour ses maisons aux couleurs vives. Arrivés sur Burano, en sortant du ferry, ne suivez pas la masse de touristes se dirigeant sur l’artère principale. Prenez plutôt à gauche et allez vous perdre dans les ruelles, découvrez comment les habitants y vivent, dites Buongiorno à l’homme qui travaille dans son jardin et photographiez la dame qui pend son linge. Vos photographies seront drastiquement différentes de la majorité des visiteurs et montreront le calme du village.

Un dernier spritz à la terrasse d’un café avec des images plein les yeux, des saveurs plein le palais et des souvenirs plein les poches. Le sac à dos en devient d’ailleurs de plus en plus lourd. La fin du voyage approche. En avant pour notre dernière halte, Zurich.

A bientôt

Maud