Ljublana, le 23 mars 2018

La Venise des Balkans

Le soleil sort le bout de son nez quand nous arrivons en Slovénie. L’un des pays les plus boisés du continent après la Suède et la Finlande, la Slovénie est peu peuplée (2 millions d’habitants), mais très diversifiée. Riche de plus de 50 dialectes différents, la communication entre compatriotes n’est pas aisée. La langue change tellement avec la distance que les habitants d’une région à l’autre ne se comprennent pas forcément.

Si Bruges est la Venise du Nord, je dirais que Ljubljana est la Venise des Balkans. En effet, de multiples ponts enjambent la rivière Ljubljana qui traverse le centre de la capitale verte européenne 2016. Oui, verte ! L’environnement et l’écologie sont au coeur des préoccupations de la ville ; le tri des ordures y est très développé même dans les lieux publics et le trafic a été complètement banni du centre ville.

Les saveurs de la capitale

Saviez-vous que la Slovénie est renommée pour sa gastronomie ? Ben et moi avons eu l’occasion de participer à une visite culinaire de Ljubljana. Les cinq haltes ne sont pas pour déplaire à mes papilles et ma gourmandise.

Notre premier arrêt nous fait découvrir la restauration rapide locale. L’ancienne horlogerie Klobasarna nous offre l’apéritif : un rosé slovène accompagné de l’emblématique saucisse de Carniole nappée de moutarde. Traditionnellement appelée Kranjska Klobasa, cette saucisse, dont la recette date de 1896, est un produit du terroir protégé par l’Union Européenne.

Pour rejoindre notre deuxième destination, Carmen, enfant du pays et notre guide, nous fait passer par le marché. Les échoppes sont remplies de produits locaux, de fleurs colorées et d’artisanat. Les noix, le miel et le sel sont des produits phares dont les Slovènes sont très fiers. La production traditionnelle du sel de Piran provient de la réserve naturelle des Salines de Sečovije et se récolte encore à la main. Joliment présenté dans des petits sacs de toile, je n’ai pas pu résister d’en acheter pour mes proches.

Arrivés au deuxième restaurant, nous y dégustons un plat dont Carmen s’est bien gardée de nous dévoiler son contenu. Ce mets est en réalité de la langue de bœuf bouillie. Pour ma part, je suis ravie qu’elle n’ait rien dit, c’était délicieux.

Dans le restaurant Druga Violina, qui signifie le second violon, nous goûtons le plus populaire des plats slovènes à base de pomme de terre, le Prazen krompir. Ce restaurant prépare de très bonnes recettes traditionnelles à des prix démocratiques. De plus, il participe à l’insertion professionnelle des personnes à déficience mentale.

 Une terrasse, un dessert et une vue

Notre découverte culinaire continue avec le Flying zganci, le pilon de poulet frit qui, à une certaine époque, était la nourriture favorite des dockers de la capitale.

Le tour prend fin au Neboticnik. Le gratte-ciel Art Déco offre une des plus belles vues sur la ville. A sa construction, il était le 6ème plus grand gratte-ciel d’Europe. Il surplombait tous les autres édifices de la ville, ce qui n’était pas vu d’un très bon œil. Au 12e étage se situe le restaurant où l’on nous sert le dessert traditionnel du pays : la Potica. Fourrée aux noix et servie chaude en hiver, son contenu change au fil des saisons. En été par exemple, elle sera souvent remplie de fromage frais et d’estragon.

Des visites guidées gratuites partout en Europe

Après avoir dit « Hvala » (« merci » en slovène) à Carmen, je décide de participer à un tour gratuit de la ville. Notez que beaucoup de villes européennes organisent des visites guidées gratuites. Un pourboire peut être laissé au guide en fin de parcours. Vous pouvez retrouver la plupart de ces tours sur le site www.freecitytour.com. Grâce à cette balade dans le vieux centre-ville, je découvre les points touristiques de la ville tels que le château de Ljubljana, la place des congrès, l’église franciscaine (rose) et plusieurs ponts pittoresques qui ont chacun une histoire intéressante ou amusante.

Le triple bridge, patrimoine mondial de l’Unesco, a été dessiné par Jože Plečnik, architecte slovène renommé qui a également dessiné plusieurs lampadaires dans la ville et a participé à l’architecture du château de Prague.

Le Dragon Bridge; la légende veut que les 4 dragons sur le pont remuent leur queue quand une vierge le traverse. Mais cela fait plus de 200 ans qu’on n’a plus vu les dragons les remuer. Les habitants le surnomment également le pont de la belle-mère, car les dragons ont un grand sourire et une grande langue comme des belles-mères bavardes.

Il y a aussi la passerelle en verre qui traverse la rivière Ljubljana juste devant le marché de la ville. Attention en été, les passagers des bateaux s’amusent à regarder sous les jupes des dames s’y promenant.

Les quartiers des créatifs

Avant de quitter Ljubljana et la Slovénie, je passe par les quartiers Rog et Metelkova où tagueurs, street artists et skaters laissent parler leur créativité. Je n’ai malheureusement pas le temps de visiter le lac Bled et les grottes de Skocjan car nous reprenons déjà le train en direction de Venise. J’ai hâte de retrouver un pays latin dont je comprends la langue, cela va me changer des trois semaines passées dans les pays de l’Est.

A bientôt,

Maud