Chez CEWE, nous avons pleinement conscience de notre responsabilité écologique envers l’homme et l’environnement ; la Terre et ses ressources naturelles sont en effet très précieuses et doivent être protégées adéquatement. Le fait que tous nos produits sont exclusivement fabriqués à base de matériaux certifiés par FSC, est une illustration du fait que nous prenons très au sérieux cette responsabilité. Ces matériaux sont obtenus sans nuire aux forêts de notre planète. De plus, CEWE soutient des œuvres caritatives qui œuvrent pour la protection de la nature. L’une de ces œuvres est le projet « Kasigau Corridor REDD+ » au Kenya. L’été dernier, plusieurs de nos collègues CEWE internationaux ont visité ce projet. C’est avec plaisir qu’ils partagent leurs expériences avec vous par le biais de ce captivant reportage de leur voyage.

Wildlife Works
Le lundi 17 juillet, Sylwia Gawlitza (Chef Environnement, Chimie et Qualité à Kozle, Pologne), Sven-Olaf Huth (Chef Environnement et Gestion de la Chaîne d’Approvisionnement à Munich), Libor Rambousek (Directeur technique à Prague) et Matthias Hausmann (Chef Environnement et Chimie à Oldenburg), atterrirent au petit matin à l’aéroport de Mombasa. Ils furent accompagnés par Robert Köstner de Climate Partner, l’organisation qui fait en sorte que CEWE puisse imprimer ses produits de manière climatiquement neutre. Le voyage au Kenya n’avait rien d’un voyage de complaisance pour nos collègues : dès leur atterrissage, un programme chargé les attendait, pour qu’ils puissent découvrir autant que possible du travail de Wildlife Works en l’espace de cinq jours.

Wildlife Works est l’organisation derrière le projet « Kasigau Corridor REDD+ » que nous soutenons avec CEWE. Wildlife Works a été fondé en 1997 et s’appuie sur une idée aussi simple que puissante : si vous voulez protéger des espèces animales menacées d’extinction, il faut équilibrer les besoins de ces espèces avec le besoin de travail des hommes qui vivent dans la même région que ces animaux sauvages. En offrant à ces gens des avantages économiques durables qui préservent la biodiversité – au lieu de nuire à l’environnement – l’organisation espère pouvoir rétablir l’équilibre entre l’homme et l’animal. Les projets de Wildlife Works permettent de faire d’une pierre deux coups : d’une part, les gens dans la région ont l’occasion d’aspirer à une vie meilleure grâce au travail alternatif, de quoi pouvoir nourrir leurs enfants et les scolariser. D’autre part, la nature est protégée et la biodiversité est préservée.

Le projet REDD+
Dans le cadre du projet « Kasigau Corridor REDD+ », 200.000 hectares de forêts dans le sud-est du Kenya sont protégés. Ces forêts se situent entre deux parcs nationaux, Tsavo Est et Tsavo Ouest. La région même n’est pas reconnue comme Parc National – de ce fait, les forêts et les animaux sauvages qui y vivent n’offrent pas d’avantages économiques (tels que le tourisme) à la population locale. De plus, la région connaît une croissance démographique, alors que les revenus agricoles diminuent, suite au changement climatique. Pour pouvoir nourrir tout le monde dans la région, il faut plus de terres agricoles. C’est pour cette raison qu’on brûle de grandes parties des forêts dans la région pour y développer des activités agraires. Et comme si la diminution des récoltes n’était pas encore assez grave, les paysans doivent également faire face aux animaux sauvages dans la région qui mangent ou piétinent leurs cultures. C’est pour cette raison que beaucoup de braconniers sont actifs dans la région et tuent les animaux sauvages. Bref : l’homme et l’animal y sont en conflit. Avec le projet REDD+, Wildlife Works veut faire en sorte que le conflit soit reconnu par la population locale, mais surtout qu’ils s’attaquent au problème et le résolvent ensemble. L’une des méthodes à cet égard est ce qu’on appelle les compensations de CO2. Les innombrables projets de Wildlife Works génèrent des compensations de CO2. Ces compensations sont vendues à des entreprises internationales qui peuvent démontrer ainsi qu’elles assument leur responsabilité sociétale. Les revenus de la vente de ces compensations de CO2 profitent à leur tour à la population locale.

Un compte-rendu de jour en jour
Pendant leur circuit de cinq jours au Kenya, l’équipe de CEWE a eu la possibilité d’apprécier toute la diversité des projets de Wildlife Works. Dans les projets qu’elle soutient, l’organisation se focalise surtout sur cinq aspects différents : l’eau, l’enseignement, la santé, les conflits entre l’homme et les animaux sauvages et les autorités. Chaque projet de Wildlife Works se rapporte à l’un de ces aspects.

Jour 1
Après un vol fatigant, l’équipe CEWE fut accueillie à l’aéroport de Mombasa par leur chauffeur pour la semaine : Josfat. Josfat se chargerait de conduire l’équipe d’un rendez-vous à l’autre durant cette semaine, un sacré défi vu l’état des routes au Kenya. Nos collègues n’avaient guère le temps de se rétablir du leur voyage, puisque le programme de la matinée prévoyait immédiatement une visite à une imprimerie, une savonnerie, une usine de couture et une garderie à Maungu – toutes ces initiatives et organisations sont soutenues par Wildlife Works.
L’après-midi était le moment de présenter le travail, l’organisation et la structure de l’entreprise Wildlife Works. Ce fut également l’occasion d’établir le programme des prochains jours.

Jour 2
Le lendemain, le programme comprenait une visite au Basket Weaver Group, un groupe de femmes qui tresse et vend des paniers. Les femmes avaient exposé leurs paniers tressés dans un champ derrière l’école primaire. Avant même que l’équipe CEWE ne pût descendre de la voiture – et n’eût la possibilité de saluer les femmes – elle fut invitée par le directeur de l’école à également honorer son établissement d’une visite. Après un entretien avec le directeur de l’école, était enfin venu le moment d’admirer les paniers fabriqués par les femmes. L’équipe CEWE était fort impressionnée, aussi bien par l’école que par les femmes, et décidait dès lors d’offrir 200 stylos CEWE et un vrai ballon de football de la Bundesliga à l’école.

Le groupe poursuivit son programme en visitant le Buguta Disabled Group. Cette école a ce qu’on appelle un « Rock Catchment » à proximité, construit avec l’aide de Wildlife Works. Un Rock Catchment, taillé dans une paroi rocheuse, permet de capter et de stocker l’eau de pluie d’une manière particulièrement inventive. Même dans des périodes très sèches, les Rock Catchments permettent d’approvisionner le Buguta Group en eau potable. Dans l’après-midi, le programme prévoyait une visite à la Bugutu Secundary School, où nos collègues ont visité une classe d’une cinquantaine de garçons de seize ans. L’équipe était surprise de voir à quel point les garçons étaient disciplinés, respectueux et reconnaissants de pouvoir aller à l’école pour apprendre. La devise de l’école : « we shape our own destiny » (nous donnons forme à notre propre destin). On y comprend très bien que l’enseignement est la clé qui leur permettra d’améliorer leur sort. Mais parce que les autorités kenyanes ne paient que quelques enseignants par école, il est impossible d’y prodiguer de l’enseignement libre. Dès lors, les fonds de Wildlife Works y sont très bien dépensés.

 

Jour 3
Le troisième jour de leur voyage, nos collègues CEWE ont visité des serres près du siège de Wildlife Works. Sous la chaleur kenyane, ces serres n’ont bien évidemment pas besoin d’un toit vitré pour créer de la chaleur, pourtant elles sont dotées d’écrans et de portes. Ça permet en effet aux jardiniers de réguler les insectes de manière biologiquement responsable. Différents projets végétaux sont développés dans les serres. On y cultive par exemples des plantes indigènes pour soutenir les communautés locales. On y examine aussi dans quelle mesure certaines cultures peuvent s’adapter au climat local, afin de pouvoir créer une plus grande diversité alimentaire à long terme.

L’équipe CEWE a également visité une pépinière par laquelle les projets de reforestation sont soutenus. Ensuite, le voyage de cette journée-là fut poursuivi à un autre projet intéressant : celui du Neema Women Group. Ces femmes fabriquent du papier à base de – si, si – crottes d’éléphants. Or, aussi bizarre que celle puisse paraître, il faut de grandes quantités d’eau pour ce procédé, et l’eau est bien évidemment rare au Kenya. Dès lors, Matthias leur suggéra immédiatement d’utiliser de la cire cascade, comme nous le faisons chez CEWE pour la fabrication du papier photo. Qui sait, peut-être que cette astuce aidera les femmes à mieux adapter ce processus en fonction des ressources présentes.

 

Après un lunch au siège de Wildlife Works, l’équipe eut un long entretien intéressant avec Erik Sagwe et ses huit rangers. En tout, Erik emploie 103 rangers, grâce à l’aide de Wildlife Works. Ces rangers patrouillent dans le corridor de Kasigau et protègent les animaux sauvages contre les braconniers. Calmer les paysans fâchés, dont les cultures sont piétinées par des éléphants, fait également partie de leurs tâches (et défis). Les rangers sont recrutés parmi la population locale avant de suivre une formation. C’est justement parce qu’ils ont souvent de (bons) contacts avec les gens de la région, qu’ils peuvent non seulement jouer un rôle important dans la problématique qui oppose l’homme aux animaux sauvages, mais aussi renforcer les liens avec Wildlife Works en tant qu’organisation.

Jour 4
Le quatrième jour du voyage, l’équipe visita Bernard Amakobe, l’un des collègues scientifiques du projet. Une visite intéressante, pendant laquelle l’équipe en apprend davantage sur la façon dont on mesure les effets du projet. On examine par exemple si la biodiversité s’est réellement améliorée dans la région sous l’effet des activités de Wildlife Works et quels sont les effets sociaux du travail. Ainsi, les chercheurs mesurent comment le mode de vie de la communauté agraire se développe par le biais de visites régulières à la population locale et d’enquêtes auprès de 200 ménages dans la région. Les contrôles de la biodiversité se font en comptant les trous d’eau et en mesurant la diversité des espèces animales.

Le point suivant dans le programme de l’équipe CEWE était la participation à un audit effectué par trois contrôleurs de végétation. Sur la base d’un échantillonnage très détaillé, on a mesuré les performances de chaque arbre et chaque buisson dans une zone de recherche de 0,1 hectare. Ce n’est qu’ainsi qu’on peut évaluer la biomasse et – par conséquent – la quantité de carbone séquestrée.

Après l’audit de la végétation, l’équipe se rendit vers une visite plutôt politique – eh oui, nos collègues CEWE ont dû changer de registre à plus d’une reprise – et fut accueillie par le chef de Mwatate: Mayor Ronald M. Mwakio. L’homme est responsable du bien-être de 12.000 personnes dans la région. L’équipe CEWE eut le ‘plaisir’ d’écouter un très long discours politique, n’évoquant que très brièvement la préservation de la nature. Il s’avérait très vite que pour M. Mwakio, le développement économique était le principal objectif – même si c’était au détriment de la nature. L’équipe CEWE profita de la remarque pour souligner que ‘l’argent du carbone’ profitait uniquement aux projets qui respectent et améliorent la nature – et que M. Mwakio avait tout intérêt à orienter ses efforts politiques en ce sens. Espérons que cet homme politique important garde cette idée à l’esprit.

Jour 5
Le dernier jour fut également bien employé. La visite aux projets de Wildlife Works fut évaluée avec l’organisation en matinée. Nos collègues dirent adieu aux zèbres et aux buffles d’eau, alors qu’une dernière visite était prévue dans l’après-midi. Cette fois-ci, leur visite les menait à une usine biologique de charbon de bois, également une organisation soutenue par Wildlife Works. Le charbon de bois produit dans cette usine est utilisé par les ménages kenyans pour cuisiner, ce qui permet de combattre la destruction irresponsable des forêts.

Conclusion
L’équipe internationale de CEWE était fort impressionnée par l’ampleur de leur voyage, par l’implication et la soif d’apprendre des personnes concernées. Il s’agit vraiment d’un projet qui profite aussi bien à l’homme qu’à la nature.
Chez CEWE Belgique, nous sommes donc très enthousiastes que nous soutenons ce bon projet ; les fonds sont vraiment utilisés de manière très durable !